Bénin Royal Hôtel a abrité, voici quelques jours, la cérémonie du lancement de la campagne nationale de planification familiale et de survie de l’enfant. Elle a été placée sous la houlette du ministre de la santé Benjamin Hounkpatin qui avait ses côtés sa collègue des Affaires sociales et de la microfinance ainsi que la représentante résidente de l’Unicef et la coordonnatrice du Projet SWEDD-Bénin.
Améliorer la prévalence contraceptive en vue de contribuer à la réduction du ratio de mortalité maternelle, et à l’atteinte de la transition démographique, c’est le but poursuivi par la campagne nationale de planification familiale. Face à l’échec des politiques en ce qui concerne l’amélioration de la prévalence, il convient, aux dires du ministre des Affaires sociales et de la microfinance Véronique Tognifodé, de prendre de nouvelles initiatives plus efficientes pour compter sur des changements favorables à nos attentes. Le ministère des Affaires sociales et de la Microfinance compte de jouer sa pleine partition.
Car, la résultante des politiques de développement national trouve leur socle au sein des familles. Et pour y arriver, il faut maîtriser nos charges. Cela implique une grande notion de planification. Cette planification commence d’abord, selon madame la ministre des affaires sociales et de la microfinance, par nos familles respectives. « Le Bénin compte parmi les pays à fort taux de fertilité. L’enquête de démographie et de santé 2017-2018 a révélé que l’indice synthétique de fécondité au Bénin est de 5,7 enfants par femme alors qu’il était précédemment établi à 4,9 enfants par femme. De plus, la population est essentiellement jeune. Plus de 25% est de la tranche d’âge de 15 à 49 ans. On peut dire que c’est une grâce. Mais à condition de pouvoir en assumer les charges y afférentes. Car dans le même contexte, notre croissance économique n’est pas suffisante pour faire face à cette fulgurante montée démographique qui en résulte avec ses corollaires socioéconomiques », a indiqué Véronique Tognifodé. A travers cette campagne, c’est une nouvelle ère qui s’ouvre pour plus de respect des droits des femmes et des jeunes et à la réalisation de leur plein potentiel essentiel à l’émergence économique, soutient Djanabou Mahondé, représente résidente de l’Unicef. Couvrant la période du 13 au 24 décembre 2021, cette campagne se poursuit et, » les services de planification familiale et de survie de l’enfant sont déployés jusqu’au niveau de chaque village et hameau du Bénin par la stratégie avancée, y compris celle du porte à porte. C’est un moment important pour garantir la survie et le bien être des familles et des enfants sur toute l’étendue du territoire. », a assuré Djanabou Mahondé qui rappelle que si les femmes avaient la possibilité d’espacer leur accouchement de 3 ans, la mortalité infantile chuterait de 24% et la mortalité de 5 à 35%.
Quant au ministre de la santé Benjamin Hounkpatin, la situation sanitaire de la femme du nouveau- né, de l’enfant, de l’adolescent et du jeune dans notre pays demeure une préoccupation majeure au quotidien. Il est important d’atteindre une prévalence contraceptive ambitieuse de 25% d’ici 2030. Pour ce faire, la couche des adolescents et jeunes de la tranche d’âge de 10 à 24 ans, qui représente le tiers de la population doit être particulièrement ciblée par les interventions. Car, elle se trouve confrontée à d’importants problèmes de santé sexuelle et de la reproduction. Rappelons que dans le cadre de l’initiative de Family Planning 2020, le Bénin a pris de nouveaux engagements à savoir : rendre totalement gratuite la planification familiale pour toutes les cibles, d’augmenter le budget alloué pour l’acquisition des produits contraceptifs de 10% chaque année. Ce qui va permettre de porter ce montant à 403 millions en 2026, d’augmenter le taux de prévalence contraceptif à 20% d’ici 2030 avec une attention particulière pour les cibles des adolescents et jeunes, et enfin assurer une disponibilité permanente des produits contraceptifs et éviter les ruptures de stock.