Le siège du Projet d’Autonomisation des Femmes et Dividende Démographique au Sahel (SWEDD-Bénin) a servi de cadre le mardi 8 mars 2022, à un atelier de renforcement des capacités sur la stratégie de mise en place et d’opérationnalisation des espaces sûrs au Bénin. Cet atelier de trois jours a mobilisé les membres de l’unité de gestion du projet, les assistants techniques de l’UNFPA, les points focaux des ministères sectoriels, sans oublier les représentants des ONG prestataires.
Durant ces 72 heures, il a été question pour les participants d’aller à l’école de la consultante Pop Council BALKISSA HAROUNA BRAH, pour un partage d’expériences en vue d’une meilleure contextualisation des stratégies pour une mise en œuvre efficiente des espaces sûrs au Bénin.
Dans son mot de bienvenue, Mme Mireille BIO responsable de la composante 1 et représentante de la coordonnatrice du projet, a remercié les participants pour cette forte mobilisation, qui témoigne de l’intérêt qu’ils accordent au succès du projet. Tout en rappelant l’importance de cet atelier, elle les a invités à des échanges fructueux, gages d’une bonne compréhension des modules dispensés. Elle ne manquera pas de présenter l’état des lieux au Bénin par rapport à l’installation des espaces sûrs. Dans ses propos introductifs, Mme BALKISSA HAROUNA BRAH Consultante pour le projet SWEDD auprès de Pop Council, a rappelé les objectifs de cette mission de formation et présenté l’agenda de l’atelier.
Tirer leçons des expériences au Niger, en Côte d’Ivoire, au Cameroun et au Bengladesh.
Pour cet atelier de renforcement de capacités, la consultante Pop Council a essentiellement pour mission de partager les leçons apprises du SWEDD 1 avec l’équipe pays, de contribuer à l’avancement des plans de travail de la composante 1.2 de SWEDD-Bénin et enfin d’établir une base solide pour une collaboration continue au sein de l’équipe. Cette mission est déclinée à travers plusieurs communications qui portent, entre autres, sur : la stratégie de ciblages des bénéficiaires, comment atteindre les adolescentes et jeunes femmes (AJF), la stratégie pour atteindre les mentores appropriées et comment tirer meilleure partie de ces mentores. Au cours de cet atelier constitué en un ‘’espace sûr’’, la vingtaine de participants a eu droit à des échanges nourris, ponctués de cas pratiques inspirées des expériences d’autres pays comme le Niger, la Côte d’Ivoire, le Cameroun et le Bengladesh. Les participants éclatés en trois groupes de travail, ont discuté à bâtons rompus des différents concepts et exercices pratiques pour proposer des recommandations en plénière. Il faut noter que cet atelier de renforcement a également servi de cadre pour l’actualisation des documents contextualisés et des supports de formation.
Des Espaces Sûrs pour développer les compétences de vie, lieux privilégiés où les adolescentes et jeunes femmes (AJF), surtout celles qui sont vulnérables au mariage et aux grossesses précoces sont accueillies pour les séances modulaires d’éducation non-formelle dirigées, les espaces sûrs sont dirigés par les mentores. Dans ce milieu, les programmes sont centrés sur les divers besoins des adolescentes et jeunes femmes et s’attaquent aux multiples déterminants sociaux du risque de l’isolement social et la déscolarisation. Dans le projet SWEDD, les espaces sûrs sont utilisés pour développer les compétences de vie et remédier aux risques encourus par les AJF qui sont difficiles à atteindre par des canaux de prestation de services formels tels que les écoles et les services de santé. Ces programmes sont appelés « espace sûr » parce que les participantes se réunissent dans des espaces communautaires que les parents perçoivent comme sûrs et privés, ce qui peut réduire les obstacles à la participation et permettre de discuter de questions sensibles. Dans le cadre du SWEDD, les espaces sûrs peuvent être installés dans les écoles ou au sein de la communauté.
Pour la mise en œuvre des espaces sûrs, les mentores, en tant que principales transmetteuses du contenu du programme, sont essentielles pour le succès des espaces sûrs. Il faudra donc s’assurer que les mentores aient des qualifications, une formation, un soutien et une rémunération adéquate. Un profil réaliste des mentores, qui variera en fonction du contexte, est important pour identifier des candidates mentores solides. L’expérience montre néanmoins que les mentores locales qui viennent de la communauté où elles travaillent ont les capacités à comprendre et à répondre aux défis auxquels les AJF sont confrontées et leur permettre ainsi de s’identifier à elles.