102 filles vulnérables et méritantes reçoivent leurs bourses.
L’amphi Idriss Deby de l’Université d’Abomey-Calavi a accueilli ce lundi 23 mai 2022, la cérémonie de lancement officiel des Bourses universitaires d’accompagnement aux filles vulnérables et méritantes. Ladite cérémonie a été présidée par la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Éléonore Yayi Ladékan et la ministre des affaires sociales et de microfinance, Véronique Tognifodé.
Elles sont au total 102 filles à bénéficier de cet accompagnement du projet SWEDD-Bénin qui vise leur maintien à l’école. Le vice-recteur chargé des affaires académiques Patrick Houessou, dira que « Nous sommes là pour féliciter les filles méritantes. Nous sommes là pour célébrer la solidarité sociale ». A cela, il pense que « il n’y a pas de honte pour la vulnérabilité » tout en souhaitant aux bénéficiaires d’en « faire bon usage et à sortir de cet engrenage de la pauvreté dans lequel elles se trouvaient ». Le ministre des affaires sociales et de la microfinance, Véronique Tognifodé fait savoir que « l’autonomisation est un processus qui consiste à se libérer progressivement de la prise en charge matérielle, intellectuelle d’une personne vis-à-vis d’une autre qu’elle soit un géniteur, un tuteur ou un conjoint. Et l’éducation reste l’un des socles le plus puissant de l’accès à l’autonomisation des personnes vulnérables et plus particulièrement la femme. Elle permet de donner à cette dernière des connaissances, des compétences et des valeurs nécessaires pour vivre dans la dignité, bâtir sa vie et contribuer au progrès de sa société ». A l’entendre, « Au Bénin malgré les efforts consentis par le gouvernement et les partenaires techniques dans le domaine de l’éducation, le taux de scolarisation des filles reste faible surtout à partir du second cycle du secondaire. Les filles continuent d’abandonner les classes pour se marier, ou travailler en vue d’apporter un soutien matériel à la famille ». La ministre Tognifodé signale que « Si une fille sur 10 est mariée avant 15 ans au Bénin en 2018, il faut reconnaître qu’au primaire une parité existe entre les garçons et les filles mais un écart se creuse au fil de la scolarité. Sur 100 mille habitants, 1500 garçons font aujourd’hui les études supérieures contre seulement 630 filles ». C’est donc selon elle, « face à ce taux exorbitant que le projet SWEDD apparaît comme une réponse qui vient corriger cette disparité remarquable surtout à travers sous projet maintien des filles à l’école ». « Au nombre des atouts apportés par ce projet, il y a le transfert monétaire à l’endroit des filles vulnérables du cours moyen en terminale et le groupe de soutien au plus âgé de niveau universitaire. Donc c’est une initiative salvatrice qui contribuera à coup sûr à la rétention scolaire des bénéficiaires. Une intervention qui trouve toute son originalité dans le profil des bénéficiaires qui sont des étudiantes, des filles vulnérables qui ont bravé les contraintes de la vie courante pour accéder à ce haut niveau du savoir où les conditions d’hébergement, d’alimentation et même d’études ne sont pas toujours les plus optimales ». « C’est le lieu pour moi de saluer la vision éclairée du chef de l’État le président Patrice Talon pour avoir inscrit ce projet SWEED dans le programme d’action du gouvernement afin d’accélérer les initiatives de promotion et de protection des filles et des femmes », a-t-elle laissé entendre.
Pour la Ministre Eléonore Yayi Ladékan, « Cette bourse est une des stratégies inscrites dans le portefeuille du projet SWEDD sur le sous-projet maintien des filles à l’école ». « L’objectif visé à travers la mise en œuvre de ce projet est d’augmenter le taux de rétention des filles à l’école plus précisément au niveau de l’enseignement secondaire technique et de la formation professionnelle d’une part et d’accompagner les filles à l’université d’autre part. Ce pan du projet, est une innovation puisqu’il se déroule pour la première fois dans les universités », a confié madame la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. A l’en croire, « Un faible taux d’environ 20% accède aux universités après le baccalauréat. La majorité n’accède pas faute de moyens, de perturbation et de changement de situation ou mœurs ». C’est alors que, « Dans la perspective d’encourager et d’accompagner les filles qui n’ont pas forcément vécu dans des situations les plus favorables mais qui font l’effort de travailler, de donner le meilleur d’elles-mêmes et même de s’inscrire à l’université après le Bac, que le gouvernement sous le leadership de son Excellence le président Patrice Talon a négocié l’intervention du projet SWEDD pour leur prise en compte à travers l’octroi de la bourse ».
Elle se réjouit de ce que « Notre pays est le premier dans la sous-région à bénéficier d’un tel appui. Suivant un échantillon de 120 filles à raison de 10 filles par département a été proposé pour cette phase pilote. Une méthodologie rigoureuse a soutenu la sélection des bénéficiaires ». Pour le Bac 2021, Eléonore Yayi Ladékan a informé que « 942 filles à statut vulnérables remplissant les conditions du projet SWEDD qui ont servi de base pour la sélection in fine de ces 102 filles après traitement de base. Le gap qui se dégage de 18 filles sera comblé l’année prochaine ». Elle a remercié la Banque mondiale et l’équipe du projet pour cette opportunité unique que nous avons au niveau de nos universités.
« Félicitations à vous chères filles. Nous ne regardons pas nécessairement le résultat final que vous avez obtenu mais nous regardons les efforts que vous avez déployés malgré l’environnement certainement difficile dans lequel vous vivez pour braver cet environnement et être sélectionnées », a lancé en signe de, exhortation la ministre Yayi Ladékan tout en ajoutant : « Je voudrais vous féliciter et vous dire que c’est un défi, ne regardez pas la situation, regardez ce qui se pointe devant vous qui est votre autonomisation ». Selon elle, « en vous identifiant et en vous confiant cette responsabilité de pouvoir être modèles pour les autres filles, vous avez une responsabilité, vous avez un défi important à relever. Continuez par vous appliquer. Maintenez le Cap pour qu’à travers vous on ne dise pas qu’on a mal fait de vous avoir identifiées mais plutôt qu’on a raison d’avoir identifié ces filles et de leur avoir donné les moyens pour aller encore plus loin ».
La Représentante des bénéficiaires, Agbakou Loïca Loeticia a fait savoir que « c’est une grande joie qui nous anime après qu’on soit informé d’être sélectionnée pour bénéficier des bourses du projet SWEDD ». Cette joie poursuivra-t-elle, « est encore plus grande ce matin. Notre mérite est d’avoir bien travailler malgré nos difficultés ». « Nous prenons l’engagement d’utiliser judicieusement les ressources, améliorer nos performances, participer aux activités du sous projet » ; a confié la représentante des bénéficiaires.